La personnalisation du jeu politique en Région Bruxelles-Capitale

Nov 6, 2023

L’Institut de recherches interdisciplinaires sur Bruxelles (IRIB) de l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles invite Inès Kalaï (COMU, UCLouvain) pour un Midi sur “La personnalisation du jeu politique en Région Bruxelles-Capitale”. Kelly (Céleste) Vossen, assistante et doctorante en communication à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles, sera discutante. Cette séance est co-organisée avec le Centre de Recherche en Science Politique (CReSPo) et Engage. Elle se tiendra le 14 décembre 2023 de 12h à 14h à l’UCLouvain, Campus Saint-Louis Bruxelles.

Inès Kalaï s’attardera sur les spécificités bruxelloises de la « personnalisation du jeu politique » (Amey & Salerno, 2009) en campagne électorale. On y observe notamment une tendance à porter l’accent davantage sur les acteurs politiques individuels que sur les acteurs collectifs. Celle-ci résulte de processus politiques (le déclin des organisations partisanes) et communicationnels (la médiatisation croissante de la politique) que l’on peut retrouver dans des contextes institutionnels très différents.

Néanmoins, dans le mode de scrutin proportionnel plurinominal tel qu’il est d’application en Belgique, les sièges à l’intérieur des listes sont distribués selon une pondération entre effet dévolutif de la case de tête et votes de préférence, conduisant les candidats à mener une double campagne : l’une, pour le compte de leur parti afin d’obtenir collectivement un maximum de sièges et l’autre, individuellement, afin d’acquérir suffisamment de votes de préférence pour espérer être élus. Cela amène ce que d’aucuns nomment la décentralisation (l’accent porté sur tous les candidats ; voir Balmas et al., 2014) ou, à tout le moins, l’élitisation (l’accent porté sur les candidats les mieux placés dans la liste, voir Lindqvist, 2018) de cette personnalisation de la communication.

Cette dynamique est exacerbée en Région Bruxelles-Capitale où les particularités institutionnelles conduisent à renforcer davantage encore le poids des votes de préférence au détriment de l’effet dévolutif de la case de tête. Par ailleurs, les particularités socio-démographiques de cette région fortement polarisée (Mistiaen et al., 1995) contribuent à lui donner une tonalité particulière. C’est l’ensemble de ces éléments que Inès Kalaï éclairera à partir de son terrain ethnographique mené auprès de candidats aux scrutins communaux et régional bruxellois de 2018-2019 afin de mieux appréhender comment se déploie le jeu politique bruxellois en campagne.